DECLARATION CGT en CSE du 16 mai 2024
« Quelle belle France nous allons faire »
Cette déclaration est de Marcel Paul. Le ministre communiste l'avait prononcé à l'issue de l'adoption de la loi de nationalisation d'EDF-GDF. En 2024, nous fêtons le 78ème anniversaire de la loi de nationalisation du gaz et de l'électricité du 08 avril 1946 qui donna naissance à EDF-GDF.
Quel serait le regard des résistants de la 2ème guerre mondiale sur la France de 2024 ? Ces femmes, ces hommes, ces héros qui n'ont pas hésité à donner leurs vies et à sacrifier ce qu'ils avaient de plus précieux pour leur pays, comment jugeraient-ils le territoire français du XXIème siècle. Eux qui se sont battus pour bouter hors des frontières l'oppresseur nazi et rétablir la démocratie, eux qui se sont battus pour construire une société où la liberté, l'égalité et la fraternité seraient les seules composantes, ces femmes, ces hommes ne seraient-ils pas désabusés de voir ce que nous avons fait de leurs rêves.
Les élections européennes de 2024 auront lieu du 6 au 9 juin 2024 dans les vingt-sept États membres afin d'élire les député.es au sein du parlement européen pour un mandat de cinq ans. A six semaines des élections européennes, de nombreux sondages anticipent une nouvelle progression de partis d'extrême droite, plus nombreux et plus puissants au sein de l'union qu'il y a cinq ans. Malgré la barrière de la langue, ces partis ont trouvé une ligne commune. Ils sont anti-migrants, antiwoke et antiécolo. De nouveau, une tache noire plane sur l'Europe. Ils semblent que nous ayons tous oubliés les 80 millions de morts de la seconde guerre mondiale.
En France, le candidat RN caracole en tête des sondages. Il est tellement sûr de sa victoire aux élections européennes qu'il se projette directement sur les élections présidentielles de 2027. Dans ces derniers discours, fini le bla-bla sur l'Europe, mais un appel à la mobilisation générale contre Macron.
Depuis 2002, le rassemblement national a tissé patiemment sa toile. Aujourd'hui elle avance à visage découvert dans les manifestations, elle est présente dans toutes les catégories sociales, on débat ses propositions à l’Assemblée nationale......Le rassemblement national est de plus en plus fort car il reçoit le soutien d'une partie du patronat. Le néolibéralisme n’a pas besoin de la démocratie. Ne nous y trompons pas, nous sommes à l'heure du mensonge généralisé. Il faut dénoncer l'imposture sociale que représente l'extrême droite. Dans ce combat, la CGT trouve sa place. La force de la CGT est de dépasser les logiques de mise en opposition. La CGT doit rassembler les citoyen.nes, les salarié.es de toutes origines, pour défendre un intérêt commun, leurs libertés, leurs droits et leur travail.
Est-ce que Marcel Paul reconnaîtrait la société EDF de 2024 ? Lui, qui avait livré une rude bataille pour obtenir la nationalisation de l'énergie afin que la production d'électricité et de gaz par EDF/GDF soit au service des populations, accepterait-il qu'en 2024, cette précieuse énergie ne réponde qu'à la réalité du marché. Aujourd'hui, les traders de l'énergie « jouent » avec les tranches nucléaires comme un sale gamin avec un interrupteur. Tu produis, tu t'arrêtes, tu redémarres, quel que soit les circonstances, les matériels disponibles, la fatigue et l'usure des salarié.es, ces vampires n'ont qu'un seul crédo : le fric !!!!!! Aujourd'hui, les prix de l'électricité sont en dessous du prix de fabrication, voir nuls freinant la logique des contrats longs termes car naturellement les « clients » cherchent toujours le plus bas prix, attendant toujours une baisse plus importante pour une meilleure opportunité.
Dans le service public de l'énergie voulu par Marcel Paul, les usagers paient le juste prix pour l'énergie. Il faut absolument que ce gouvernement écoute la CGT. Pour le bien du pays, il est impératif de sécuriser EDF en créant une EPIC, ce qui permettra de protéger les usagers de l'hérésie du marché.
Le 1er mai, comme dans de nombreux pays, travailleuses et travailleurs, jeunes, privé·es d'emploi, précaires et retraité·es se sont mobilisés partout en France, à l'occasion de la journée internationale de lutte du monde du travail. Plus de 210 000 manifestant·es ont participé aux manifestations et rassemblements organisés sur tout le territoire, dans une ambiance aussi revendicative que festive. Partout, l'unité syndicale était au rendez-vous, attestant d'une profonde aspiration au rassemblement. Les cortèges étaient riches en revendications : augmentation des salaires, égalité réelle entre les femmes et les hommes, développement des services publics, réindustrialisation, préservation de l'environnement et l'exigence du respect des libertés.
En cette année marquant le 80ème anniversaire de la Libération et du Programme du Conseil National de la Résistance, ce 1er mai démontre que notre pays demeure une terre de luttes, de solidarité, loin d'être acquises aux idées rétrogrades et xénophobes. Ce 1er mai constitue un nouveau démenti aux forces réactionnaires qui, du gouvernement à l'extrême droite, rêvent d'un monde du travail désarmé pour pouvoir continuer leur entreprise de démolition des conquêtes sociales et démocratiques.
Partout, chaque jour, des luttes souvent victorieuses sont menées dans les lieux de vie et de travail. La CGT appelle à les amplifier. Alors que le capital multiplie les plans de licenciements et que le gouvernement prépare de nouvelles attaques contre l'assurance chômage et les garanties collectives dans le public et le privé, de nouvelles étapes du processus de lutte sont d'ores et déjà en préparation. Dans cette perspective, la CGT réaffirme sa volonté, par la syndicalisation et la construction de
l'unité la plus large, de créer les conditions d'élever le rapport de force pour faire reculer le gouvernement et le patronat, et gagner sur les revendications.
Marcel Paul serait heureux de voir le combat que mène depuis plus de 8 ans, les collègues de la centrale de Cordemais. Depuis 2015 et la taxe carbone instaurée par Ségolène Royal, les salarié.es et la CGT défendent leur projet ECOCOMBUST. Mais les tergiversations d'EDF, les promesses non tenues du gouvernement font que ce projet peine à aboutir. Aujourd'hui, en toute conscience EDF préfère faire fonctionner cette centrale classique au charbon plutôt que d'investir et d'inscrire Cordemais dans le mix énergétique de demain.
Monsieur le président du CSE, les représentants du personnel CGT vous alertent sur l'état de fatigue physique et psychologique des salarié.es du CNPE de Dampierre, qu'ils soient d'EDF ou collègues prestataires. Lors de ce CSE, vous allez nous présentez les plannings prévus pour la VD TR4. La TR 2 est dans la phase de redémarrage après une VP compliquée, l’ASR TR1 débute demain soir et le TEM est un capharnaüm sans nom, avec un planning faux à 50% ce qui fait que les activités fortuites ont pris le dessus sur les activités planifiées. La TR3 est à peine redémarrée que pour maintenir le prix du MW sur le marché, on l'arrête pour un oui ou un non. Monsieur le président du CSE, aller demander aux opérateurs de la TR3, s'ils sont satisfaits des conditions d'arrêt pour économie MW qu'on leur a imposé la nuit du 1er mai.
Avec vos indicateurs que vous imposez aux salarié.es, dès demain, vous allez faire trimer coûte que coûte, les salarié.es du site pour réussir le fameux JAL22 et la connexion du RRA dans un temps record. Tout ça pour marquer un «YES» sur le tableau blanc de votre bureau, réussir un indicateur qui va rapporter des clopinettes aux salarié.es du site, tout ça pour que une fois l'ASR finit, on arrête la tranche pour maintenir le prix du MW......A Dampierre, comme dans tous les CNPE, et à EDF en général, on nage en pleine absurdie.
Fin de déclaration