La loi VEIL a 50 ans

21 janvier 2025


LA LOI VEIL A 50 ANS ! 1975/2025

Pour autant, le combat pour le droit de choisir est toujours d’actualité !

Le 17 janvier 1975, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est autorisée par la promulgation de la Loi dite « loi Veil ». Depuis la loi constitutionnelle du 8 mars 2024, la France est devenue le premier pays au monde à intégrer l’IVG dans l’art. 34 de sa constitution : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». C’est une grande victoire pour toutes les personnes qui défendent ce droit en France et dans le monde, mais ce n’est qu’une étape. La CGT revendique l’inscription dans la Constitution du « droit » à l’IVG, plus contraignant et protecteur, car assorti d’obligation en termes d’accessibilité et d’effectivité.
Pour en arriver là...
« Un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples. On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels, nous réclamons l’avortement libre ». C’est ainsi que commence le manifeste des 343 publié le 5 avril 1971 dans le Nouvel Observateur par lequel 343 femmes célèbres déclarent avoir avorté, s’exposant ainsi à des poursuites pénales pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement. Ce manifeste marque le début d’une lutte acharnée des associations féministes de l’époque.
Le procès de Bobigny, qui s’est tenu en 1972 est un autre évènement décisif dans la défense des droits des femmes. L’affaire a pour origine le parcours tragique de Marie-Claire Chevalier, une jeune fille ayant avorté à la suite d’un viol, avec l’aide de sa mère, Michèle Chevalier. L’avocate Gisèle Halimi transforme ce procès en une tribune politique. Elle fait citer de nombreux témoins, des médecins etdiverses personnalités, qui vont venir expliquer au tribunal que c’est la loi qui est criminelle, et qu’elle ne doit pas être appliquée. La jeune femme est relaxée. Ces luttes féministes poussent le pouvoir politique et c’est en décembre 1974, après de vifs débats parlementaires, que Simone Veil, ministre de la Santé, arrache au Parlement la dépénalisation et l’encadrement légal de l’avortement en France. Insultée, lâchée par son camp, elle gagne ce combat féministe grâce aux voix des député.es de gauche.
Grâce à de nouvelles mobilisations, en 1982 l’IVG est enfin remboursée par la sécurité sociale.
Aujourd’hui, malgré tout, des difficultés perdurent : c’est pourquoi la CGT revendique la garantie d’un accès réel à l’IVG, actuellement empêché par un manque criant de praticien·nes et la fermeture progressive des centres pratiquant l’IVG. 130 centres IVG ont été fermés ces 15 dernières années et d’autres sont encore menacés. Alors que les mesures d’austérité touchent de plein fouet les services publics, la CGT dénonce l’accroissement des difficultés auxquelles les femmes sont confrontées pour accéder à leurs droits, en particulier celui à disposer de leur corps.
Partout dans le monde, les droits des femmes et l’Égalité de genre sont des enjeux politiques. Partout, l’extrême-droite, la droite conservatrice mènent une offensive contre ces droits, comme aux Etats-Unis où l’annulation par la Cour suprême de l’arrêt Roe vs Wade a déjà permis la remise en cause du droit à l’avortement par de nombreux États. En Pologne, ce droit à l’avortement est restreint depuis janvier 2021 aux seuls cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Dans l’Italie de Giorgia Meloni, si l’IVG est autorisée, beaucoup d’obstacles sont mis pour le rendre effectif : moins de 60 % des hôpitaux pratiqueraient l’IVG, et une grande majorité de médecins font valoir la clause de conscience.
La CGT est une organisation de lutte pour le progrès social, l’émancipation et l’Égalité des droits. Elle s’inscrit ainsi pleinement dans le combat féministe en portant les revendications qui y sont attachées. La défense du droit à l’IVG en est une.


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